Qualité & gestion des risques — Médico-social (ESSMS)
Prise en charge médicamenteuse en ESSMS – Le manuel indispensable pour les professionnels de santé
Sécurisation du circuit, médicaments à risques, conciliation & PAAM
En ESSMS (EHPAD, MAS, FAM, SSIAD), la prise en charge médicamenteuse est un enjeu majeur de safety et d’effectivité des pratiques : circuit du médicament adapté au domicile/institution, médicaments à risques, iatrogénie, conciliation aux transitions, fiches réflexes, CREX et PAAM. Cette page opérationnelle relie bonnes pratiques (prescription, dispensation, administration, approvisionnement), réglementaire, attentes du dispositif d’évaluation HAS et outils concrets.
Contexte & enjeux
La sécurisation du circuit du médicament en ESSMS vise à prévenir les erreurs médicamenteuses, événements indésirables (EI) et EIG, tout en respectant les droits et les choix de la personne accompagnée. Les organisations doivent être adaptées aux réalités du domicile, des petites équipes et des coopérations ville–établissement.
Le dispositif d’évaluation HAS des ESSMS valorise l’effectivité : pratiques observables, traçabilité, coordination, information claire et outils simples (fiches réflexes, check-lists, doubles contrôles).
Cadre & responsabilités (référent, PUI, évaluation)
La gouvernance repose sur un référent prise en charge médicamenteuse (pilotage du processus, formation, audits), la coopération avec la PUI (analyse pharmaceutique, approvisionnement, conseils) et l’alignement sur les bonnes pratiques (prescription, dispensation, administration, approvisionnement).
- Rôles clairs : prescripteur, IDE/AS, pharmacien référent/PUI, cadre, direction.
- Documentation : procédures à jour, protocoles thérapeutiques, fiches réflexes (dilutions, électrolytes…).
- Indicateurs utiles : écarts détectés, erreurs évitées, EI/EIG médicamenteux, exposition aux médicaments à risques.
Circuit du médicament en ESSMS
Le circuit couvre la prescription (pertinence, CI/allergies), la dispensation (analyse pharmaceutique/PUI), la préparation (conditions, étiquetage), le transport/stockage (chaîne du froid, sécurisation), l’administration (règle des 5/7B, double contrôle, identitovigilance) et le suivi (effets, EI/EIG, réévaluation).
- Bonnes pratiques de prescription : indication, posologie, ajustements gériatriques/insuffisances, interactions.
- Bonnes pratiques de dispensation : analyse, substitutions, conseils de manipulation/conservation.
- Bonnes pratiques d’administration : check-list, traçabilité, éducation de la personne accompagnée et des aidants.
- Approvisionnement : stocks, péremptions, ruptures, sécurisation des chariots/armoires.
Conciliation médicamenteuse
Aux transitions (entrée, retour d’hospitalisation, changement de prescripteur), la conciliation rapproche ordonnances, traitements effectifs et données cliniques pour fiabiliser la prise en charge et réduire l’iatrogénie.
- Processus : recueil multi-sources, validation pharmaceutique/médicale, documentation dans le dossier, restitution.
- Outils : fiche réflexe, check-list, éducation thérapeutique des personnes et aidants.
- Indicateurs : écarts détectés, corrections, EI évités, satisfaction des personnes.
Médicaments à risques & iatrogénie médicamenteuse
Les médicaments à risques (insulines, anticoagulants, opioïdes, KCl, électrolytes concentrés…) exigent des barrières renforcées : double contrôle, étiquetage spécifique, stockage sécurisé, protocoles. Le suivi des EI/EIG et un CREX vivant permettent d’apprendre et d’ajuster rapidement.
- Prévenir : standardiser, alerter (LASA), afficher fiches réflexes, former (QUALIOPI, OPCO, DPC).
- Détecter : signalements, audits ciblés, observation, pharmacovigilance.
- Apprendre : REX/CREX, actions correctives, suivi d’impact.
Prises en charge non médicamenteuses
Chez la personne âgée, les thérapies non médicamenteuses complètent la stratégie : douleur, anxiété, sommeil, troubles du comportement, stimulation cognitive et motrice. Elles limitent l’exposition aux risques médicamenteux et renforcent l’autonomie et la qualité de vie.
Ressources
Financements : QUALIOPI – OPCO – DPC. Référente : Séverine BOICHOT.
FAQ — Prise en charge médicamenteuse en ESSMS
Qu’est-ce que le circuit du médicament en ESSMS ?
Le processus prescription → dispensation → préparation → transport/stockage → administration → suivi, coordonné (référent, PUI, soignants) et adapté au domicile/institution.
Comment réduire l’iatrogénie chez la personne âgée ?
Réévaluer régulièrement les prescriptions, concilier aux transitions, utiliser des fiches réflexes, former les équipes et promouvoir les prises en charge non médicamenteuses.
Quels sont les médicaments à risques à prioriser ?
Insulines, anticoagulants, opioïdes, électrolytes concentrés (ex. KCl) et médicaments LASA : stockage dédié, double contrôle, étiquetage clair et protocoles.
À quoi sert le PAAM ?
À organiser l’amélioration continue de l’administration des médicaments : objectifs, actions, indicateurs et mesures d’impact, en cohérence avec le CREX et la PUI.